Faire bloc en tant que Nation, autour de nos valeurs républicaines
Un an après la mort de Dominique Bernard tué par un terroriste islamiste, nous devons plus que jamais faire bloc et soutenir la communauté éducative en première ligne pour préserver nos valeurs républicaines et lutter contre l’obscurantisme.
NOTES DE BLOG
10/13/20244 min lire


J’ai du mal, en ce jour, à exprimer la peine qui est la mienne et qui me traverse. Cette peine qui traverse la France entière, un an après l’assassinat de Dominique Bernard, professeur de Lettres, sur son lieu de travail, au lycée Gambetta d’Arras. Il portait l'émancipation par la culture et la connaissance, la construction de soi au-delà des déterminismes familiaux, la transmission des valeurs universelles.
Après la décapitation de Samuel Paty, assassiné en 2020 pour avoir montré, dans le cadre de son cours d’éducation civique, des caricatures de Mahomet publiées dans Charlie Hebdo, l’histoire terrible a semblé se répéter et l’impuissance nous a saisi face à l’horreur des événements perpétrés par la cruauté terroriste.
Deux professeurs frappés par le fanatisme islamiste. Par l’horreur terroriste. Deux professeurs attaqués parce qu’ils incarnent la République. La République laïque qui forme ses élèves à devenir citoyens.
Deux professeurs passionnés par leur métier, désireux d’être des passeurs de savoir et de transmettre l’esprit critique et la tolérance à leur élèves. Deux enseignants amoureux des lettres, de l’histoire, deux hommes de culture. Ils étaient en cela des héritiers des Lumières, des porteurs de la promesse d’émancipation au cœur de la République.
L’heure est aujourd’hui au recueillement et à l’unité nationale : nous devons faire bloc
Nous ne devons pas céder à la peur, à la terreur et à la division. Nous devons faire bloc. Se tenir debout. Rester unis. Face au fanatisme islamiste qui vise l’école laïque, nous devons réaffirmer nos valeurs et notre idéal. L’idéal d’une société égalitaire où chacune et chacun peut croire ou ne pas croire, au cœur d’une communauté nationale, une et indivisible. L’idéal d’une société laïque où l’exercice des cultes est protégé mais aussi encadré pour prévenir les pressions religieuses et assurer l’émancipation et le libre arbitre de chacun.
L’école n’est pas une cible anodine. Elle incarne la République parce qu’elle est le lieu de l’apprentissage de la citoyenneté. Parce qu’elle est le lieu, pour reprendre les termes de Philippe Meirieu, qui incarne “l’accès à une pensée exigeante et le refus de toute forme d’emprise, la lutte contre tous les slogans et toutes les théories du complot, l’effort pour ne jamais s’en tenir aux fausses évidences et la volonté de permettre à chacun et à chacune de « penser par lui-même » sans jamais renoncer à « construire du commun ».”
L’école est un sanctuaire et un rempart contre l’obscurantisme, elle doit le rester.
Nous devons demeurer vigilants face à la surenchère, la récupération politique ou les amalgames.
Ce temps de recueillement, un an après, ne doit pas nous faire oublier l’exigence de l’action
Nous ne pouvons pas nous résoudre à assister hébétés à ces évènements. Nous ne pouvons pas nous résigner à voir les larmes sécher, les minutes de silence s'égrener, les deuils s’accumuler.
L’exigence de l’action, cela implique d’abord de cesser avec le “pas de vagues”, le “oui, mais” au sein de l’Education Nationale. Une action ferme qui a manqué pour protéger Samuel Paty, il y a maintenant quatre ans. Il est mort d’avoir voulu enseigner la liberté d’expression. Alors que Samuel Paty a été laissé dans la peur et la solitude pendant des jours et des jours, face au harcèlement et à la diffamation sur les réseaux sociaux, nous ne pouvons pas céder à la lâcheté.
L’administration doit être réactive, écouter les enseignants et les protéger, cesser de mettre la poussière sous le tapis pour préserver la réputation d’un établissement ou pour ne pas regarder un problème en face. Il est nécessaire de protéger nos 6 000 établissements scolaires, de d’assurer que l’école demeure un sanctuaire et un lieu où nous pouvons étudier dans la sérénité. Sécurisons l’accès des établissements en lien avec l’ensemble des acteurs de la communauté éducative. Soyons fermes sur nos valeurs et les attaques subies.
L’exigence de l’action, cela implique aussi de s’interroger sur ces actes terroristes et l’itinéraire de ces jeunes terroristes islamistes, radicalisés, qui n’ont pas de profil-type, mais qui expriment tous leur haine de la France, de la démocratie et des droits humains.
Il nous faut enfin comprendre ce qui traverse plus profondément la société. Comprendre pourquoi la laïcité est remise en cause par beaucoup, comprendre, pour citer l’épouse de Dominique Bernard, ce que nous avons “raté collectivement” et comment nous devons “mettre en lumière la laïcité comme une valeur positive”, qui n’a besoin d’aucun adjectif. La laïcité seule permet la liberté de toutes et tous.
C’est tout l’objet de la création par Isabelle Bernard du prix Dominique Bernard afin que les collégiens et lycéens puissent écrire une nouvelle sur la tolérance à partir de la phrase d’Antoine de Saint-Exupéry : « Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m'enrichis. ».
Protégeons l’école républicaine et nos professeurs, défendons et battons-nous pour la liberté d’expression et la laïcité.


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